Propos sur le bonheur
Introduction aux Propos sur le bonheur : Le thème du bonheur tient une place importante dans la pensée d’Alain. Il considère que bien penser sa vie a pour effet un art de vivre. «On peut vivre sans philosophie, dit Alain, mais on vit moins bien.»
Alain commence par un paradoxe : « le bonheur est une récompense qui vient à ceux qui ne l’ont pas cherchée ». Ainsi il distingue le plaisir, qui est reçu, du bonheur qui est le fruit d’un travail.
Être attentif à son corps est essentiel: « Je suis triste ; je vois tout noir ; mais les événements n’y sont pour rien ; c’est mon corps qui veut raisonner ; ce sont des opinions d’estomac.». Il faut jurer d’être heureux. « Il est impossible d’être heureux si on ne veut pas l’être ».
L’art de bâiller
Un chien qui bâille au coin du feu, cela avertit les chasseurs de renvoyer les soucis au lendemain. Cette force de vie qui s’étire sans façon et contre toute cérémonie est belle à voir et irrésistible en son exemple ; il faut que toute la compagnie s’étire et bâille, ce qui
Le fait porte les pensées
Régler le dedans sur le dehors, c’est une maxime de Comte, par-dessus laquelle galope l’esprit ambitieux, toujours occupé, au contraire, à régler le dehors sur le dedans, ce qui est réformer, inventer, créer. On sait qu’il y a des professeurs qui passent trois ou quatre heures à prouver l’existence du
Stoïcisme
On a peut-être mal pris les fameux stoïciens, comme s’ils nous apprenaient seulement à résister au tyran et à braver les supplices. Pour moi j’aperçois plus d’un usage de leur sagesse virile, simplement contre la pluie et l’orage. Leur réflexion consistait, comme on sait, dans un mouvement pour se séparer
L’esprit libre et l’esprit jugé
Savoir que la terre tourne, cela n’avance pas beaucoup, ni pour le bonheur, ni pour la sagesse, ni pour la justice. D’où un homme subtil et assez avancé dans les sciences, voulait conclure que l’on avait fait beaucoup de bruit pour cette aventure de Galilée, beaucoup de bruit pour peu
De la pitié
Il y a une bonté qui assombrit la vie, une bonté qui est tristesse, que l’on appelle communément pitié, et qui est un des fléaux humains. Il faut voir comment une femme sensible parle à un homme amaigri et qui passe pour tuberculeux. Le regard mouillé, le son de la
La fatalité
Nous ne savons rien commencer, je dis même pour allonger le bras ; nul ne commence par donner ordre aux nerfs ni aux muscles ; mais le mouvement commence de lui-même ; notre affaire est de le suivre et de l’achever pour le mieux. Ainsi, ne décidant jamais, nous dirigeons toujours ; comme un
La plupart des Propos figurant dans ce thème sont extraits du recueil « Propos sur le bonheur » (Gallimard Folio-essais).
Sur ce thème, on pourra lire la conférence de Geoges Pascal, « Introduction aux Propos sur le bonheur ».