« (…) Tel est mon sermon ; en tout temps obscur et difficile ; aidé maintenant et porté par la saison, et par la coutume même. Car, à répéter : « Bonne année ! » on finira par se réveiller soi-même à ce qu’on dit. On ne dit pas que l’année sera bonne ; on n’en sait rien ; ce qui arrive nous surprend toujours ; aussi est-il vain d’y penser d’avance. Ce qu’on dit, c’est qu’il faut choisir de la penser bonne, cette année nouvelle. Et profiter pour cela de ce secret mouvement de nature, qui nous a changés et retournés depuis la Noël. Bonne nouvelle, oui ; mais qui doit enfin toucher terre. La bonne nouvelle, c’est que les hommes ont juré d’être contents, de tout résoudre, autant qu’ils pourront, par joie et amitié, ce qui est penser printemps en Janvier. Je vous souhaite de penser printemps. »
Extrait du Propos du 31 janvier 1935 : https://philosophe-alain.fr/propos/nouvelle-annee/
